Après six ans en Suisse, j’ai pris la décision de repartir. Ce choix a été mûrement réfléchi, mais il ne s’est pas fait sans difficulté. J’ai adoré ce chapitre de ma vie, avec ses découvertes incroyables, ses paysages à couper le souffle et des expériences professionnelles enrichissantes. Pourtant, plusieurs raisons m’ont poussée à tourner cette page et à repartir en France. Voici ce qui m’a amenée à prendre cette décision :
1) Le licenciement et la perte de confiance : C’est évident que mon licenciement n’a vraiment pas aidé et a accéléré la décision. J’avais l’impression d’être inutile, incompétente et j’en passe. Les rendez-vous ORP (équivalent de France Travail) étaient une torture parce que ça me mettait face à ma situation et même si j’ai eu une conseillère très gentille et agréable, je détestais ma réalité : être dépendante d’un système. J’ai perdu le fil du nombre de refus que je recevais. Je n’arrivais pas à convaincre et j’ai perdu l’envie de me battre pour intégrer un marché du travail qui ne voulait visiblement pas de moi.
2)La difficulté à s’intégrer en tant qu’étrangère. Le fait d’être vu comme une étrangère me pesait de plus en plus. C’est le jeu de l’expatriation, vous allez me dire et j’ai peut-être raté mon intégration. Mais c’est vrai que j’avais l’impression d’être jugée (peut-être à tort), quand pendant une consultation médicale on me demande en plein examen pourquoi je suis venu en Suisse avec un regard qui en dit long, l’absence de sourire et l’absence de réaction à ma réponse, bon j’avais juste envie de partir. Et il est difficile de se faire des amis, la plupart du temps les Suisses mettent plus de temps à accorder leur confiance et comme ils ont déjà leur cercle d’amis depuis longtemps et bien ils n’ont pas besoin de se faire de nouveaux amis.
3) Les coûts de la santé et les risques financiers. La santé, c’est extrêmement cher et les coûts augmentent chaque année. J’avais l’impression d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de ma tête, j’ai été honnête en déclarant mes problèmes de thyroïdes avant de signer avec ma caisse maladie. Lorsque j’ai signé avec ma caisse maladie, on m’a demandé de signer un document stipulant que mes soins relatifs à ma thyroïde ne seraient pas remboursés si j’étais hospitalisée. Cela m’a mise face à un risque potentiel de devoir payer des sommes astronomiques si ma santé se dégradait, ce qui m’a grandement inquiété. Une simple consultation avec un médecin généraliste coutait en général 100 CHF, une consultation cardiologue m’a couté 800 CHF pour vous donner des exemples (et non remboursable, je vous invite à lire mon article qui explique )
4) Le coût de la vie : logement inabordable. Je vivais dans un 2 pièces qui coutait extrêmement cher, c’était vraiment indécent. Même si l’appartement était récent, il restait assez petit (47m2) et si je voulais un plus grand appartement, forcément il fallait m’éloigner et ce n’était pas possible de s’éloigner trop loin de la gare.
5) L’impossibilité de réaliser mon rêve d’acheter une maison : Acheter une maison : c’est un rêve pour moi et j’avais l’impression que c’était impossible en Suisse. Déjà pour le prix, je vous laisse voir les prix du marché de l’immobilier là-bas. Et puis le système ne me convenait pas, dans votre emprunt il y a une partie qui n’est pas remboursable et dont le taux est revu tous les 5, 10 ou 15 ans en fonction de votre choix de type de prêt. Je vous conseille cet article qui explique très bien.
Quitter la Suisse a été une décision réfléchie et, même si certains aspects me manquent (les paysages, l’efficacité suisse, le chocolat !), je sais que c’était le bon choix pour moi à ce moment-là.
Chaque expérience a son cycle, et celle-ci m’a énormément apporté. Si c’était à refaire, je changerais quelques petites choses… mais aujourd’hui, je suis prête pour une nouvelle aventure.
👉 Et toi, as-tu déjà vécu une expatriation ou envisagé de partir à l’étranger ? Quels ont été tes défis et tes motivations ? Dis-moi en commentaire !
