Une des questions qui est souvent revenue pendant mon expatriation : Mais pourquoi la Suisse ? (j’ai déjà eu le droit à « ce n’est pas très exotique pour un VIE). Alors voici mon pourquoi à moi :
- Envie de travailler à l’étranger rapidement
- Envie de découvrir de merveilleux paysages
- Envie de pratiquer mon allemand (oui j’étais un peu naïve)
- Curiosité de découvrir la culture suisse
- Le VIE était bien payé pour un début de carrière
- Ma belle sœur et son mari vivaient déjà en Suisse
Les paysages
Ce que je retiens de plus beau de mon expérience en Suisse, ce sont ces fabuleux paysages. J’ai vu des montagnes et des lacs tellement beaux et aussi accessibles, parce que souvent c’est ça le problème : pour se déplacer, il faut une voiture. Là-bas le réseau ferroviaire est très bien desservi et il y a les bus, bateaux et téléphérique. Je ne me suis jamais sentie frustrée de ne pas avoir de voiture en Suisse. J’ai pu aller partout où je voulais avec les transports en commun.
La proximité avec d’autres pays est aussi un gros avantage : Autriche, Italie et l’aéroport de Genève est pratique pour tous ceux qui n’ont pas peur de prendre l’avion. J’ai découvert Venise avec un train direct Lausanne-Venise. J’ai été jusqu’en Autriche avec le train Zurich-Feldkirch. Comme je travaillais à Genève, mais habitais à Lausanne, j’avais un abonnement général (AG) qui coutait assez cher par mois (avant 25 ans il me semble 245 CHF par mois), mais qui me permettait de voyager en illimité dans toute la Suisse et pour presque tous les transports. Pour les téléphériques j’avais une réduction avec mon AG.
La nourriture
j’ai gouté ma première fondue en Suisse. La raclette est incroyable, le rösti aussi. Moi qui n’étais pas une grande fan de fromage je suis partie avec une inquiétude : comment je vais faire des raclettes sans le fromage suisse ??
Langues et culture
La Suisse est formée de 26 cantons et il y a 4 langues nationales : l’allemand, le français, l’italien et le romanche. L’italien est parlé dans le Tessin et c’est un canton qui ressemble beaucoup à l’Italie. La Suisse alémanique représente la plus grosse partie. J’ai essayé de pratiquer mon allemand, mais c’est du suisse-allemand et l’accent est très différent. Impossible pour moi de comprendre vraiment ce qu’ils disent.
La fête nationale se célèbre le 1er août. Il existe la fête des vignerons qui se fête tous les 25 ans. Selon les cantons il peut y avoir des jours fériés différents. Par exemple pour Genève, il y a le jeune Genevois, premier jeudi qui suit le premier dimanche de septembre.
Je suis contente d’avoir vécu cette expérience de 6 ans, elle a été intense, incroyable, bouleversante, mais l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. C’est bien d’aller voir ailleurs pour voir si vous êtes plus heureux, mais il n’y a pas que des moments sympas et parfois j’ai plus eu l’impression que c’était un bras de fer et que j’étais petit à petit en train de perdre.
Les réalités
Mon expérience ne vaut que pour moi.
Logement
Des galères d’appartement : des loyers excessivement chers et beaucoup de demandeurs. Nous avons déménagé 5 fois … Pendant 2 ans, nous avons vécu dans un studio (heureusement avec une vue incroyable) d’environ 25m2 pour 1050 chf, qui équivaut environ à 1126 euros aujourd’hui, de loyer. Nous avons parfois fait la queue pour visiter un appartement et nous avons essuyé beaucoup de refus. Tous les appartements abordables sont pris d’assaut, finalement c’est quand vous n’êtes pas dans l’urgence de trouver un appartement et que vous avez un budget confortable que c’est plus facile. Je ne peux pas parler des colocations je n’ai pas testé en Suisse.
Un cambriolage de notre petit studio : j’étais tellement heureuse que ce soit vendredi soir ! Et une fois devant la porte, mon chéri me dit : attends ! En me montrant la poignée qui semble très abimée. A mille lieues d’imaginer un cambriolage, je me dis même : mais qu’est-ce qu’il a fait ce matin en refermant la porte ?? Une longue soirée s’en suit, entre la police et le serrurier. Un changement de serrure qui nous a couté 1000 CHF, heureusement que nous avions une bonne assurance.
Intégration
Nous avons eu beaucoup de mal à nous intégrer, surtout en tant qu’introverties. Les Suisses ont tendance à se faire leur cercle d’amis à l’école. J’ai essayé, mais je me suis fait « ghostée » par deux fois alors un peu décourageant surtout pour moi qui est très casanière et méga-introvertie. Si vous êtes extraverties, vous devriez avoir plus de chance que moi !
L’assurance maladie
Gros sujet dans toute la Suisse ! Comment ça marche ? Vous choisissez un assureur et vous choisissez une franchise : plus elle sera basse, plus vous payerez par mois. Par exemple je payais environ 400 CHF(environ 430 euros) par mois de primes d’assurance maladie avec une franchise à 2500. Ça veut dire que tant que je n’ai pas dépassé cette franchise de 2500, je ne suis pas remboursée. Ce qui fait débat, c’est que les primes augmentent généralement chaque année et c’est un sacré budget. Le médecin coûte cher en Suisse, personnellement, pour une consultation j’en avais très souvent pour 100 chf. C’est pour cela qu’il faut savoir négocier son salaire pour faire face à toutes ces dépenses. J’ai été trop naïve et je n’ai pas su négocier mon salaire correctement.
J’ai aussi vécu le COVID là-bas dès la deuxième année et un licenciement ! C’est moi où il y avait beaucoup de signes de l’univers qui ne jouais pas en ma faveur ?
En tout cas après 6 ans, j’ai eu la sensation que notre aventure était terminée, je n’arrivais plus à voir ce que je pouvais donner de plus et le négatif ressortait plus que le positif. Chacun doit vivre ses propres expériences, c’était la mienne, je ne la regrette pas puisqu’elle m’a fait grandir et j’ai découvert beaucoup sur ce pays que je ne connaissais que de nom.
Et vous ? Êtes-vous tenté par l’expatriation ?