Long sujet qu’est l’école. Endroit où j’ai perdu confiance en moi, développé de l’anxiété et une grande timidité. Pourtant j’étais ce qu’on considérait être une bonne élève. Tout n’est pas rose, mais ça se maintient jusqu’en première. Je suis en seconde dans le lycée que je voulais, pas pour ses matières, mais parce que mon grand frère de 5 ans mon ainé était passé par ce lycée et nous racontait des histoires hilarantes et moi aussi je voulais rire et surtout faire rire. La seconde se passe bien niveau camaraderie, mais niveau scolaire ce n’est pas très glorieux.
Je m’ennuie profondément quand on fait de la théorie, je n’aime que les expériences. Les 3h de physique après le déjeuner le lundi passent difficilement, je lutte pour ne pas m’endormir et je lutte encore plus pour ne pas que mon esprit divague vers des rêveries, parce que si le professeur m’interroge je serais dans le pétrin. Avec ma chance je me retrouve au premier rang puisqu’il a eu la bonne idée de nous placer par ordre alphabétique.
Au début j’étais fermement décidée à faire un Bac S au grand dam de ma mère qui voyait bien que ce n’était pas du tout pour moi. Quand je me suis enfin réveillée et potassé les différents bacs, je me penche pour un bac STG (à l’époque) puisque c’est le bac qu’il conseille pour ce que je voulais faire (gestion d’événements). Gros bémol : il faut que je change de lycée.
Le dernier jour de seconde s’est soldé par des larmes et moi qui n’aime pas pleurer devant ma famille je me suis retrouvée dans les bras de mon papa, humidifiant son épaule, un jour de grand soleil sur la terrasse.
Le premier jour de première à commencer comme le dernier jour de seconde. Je me retenais tellement fort pour que mes larmes ne s’écoulent pas. Surtout lorsque mon professeur principal nous informe qu’il ne faut pas croire ce qui se dit sur la STG ce n’est pas la classe poubelle. Je n’ai pas compris pourquoi il disait ça, erreur de ma part je n’ai pas regardé la réputation de ce bac.
Dans le lycée où j’étais, il avait la réputation « fourre tout », tout élève pas assez bon pour un autre bac se retrouvait dans cette filière. Dommage puisque c’est un bac très intéressant avec de l’économie, du marketing, du droit et autre.
Je ne retrouve pas l’ambiance de ma classe de seconde, je me renferme sur moi-même et deviens le bouc émissaire (au début en tout cas heureusement). Des épluchures de crayons de papier collés à ma veste, des moqueries sur la forme de mon dos qui leur faisait apparemment penser au bossu.
Je sautais beaucoup les repas à la cantine pour me réfugier là ou je pouvais : le CDI ou les couloirs, je mangeais des gâteaux la plupart du temps et j’étais affamé en sortant des cours. Petit à petit mes camarades ont commencé à me laisser tranquille et à me trouver sympathique, sans problème. Je pouvais même manger avec eux à la cantine, même si je ne disais jamais grand-chose.
Mes bonnes notes et les retrouvailles avec un ancien camarade de collège m’ont clairement sauvé de ce que je trouvais être l’enfer. Je ne voulais pas en parler, parce que je savais très bien que mes parents allaient me dire que c’était moi qui avais choisir ce lycée. Alors chers parents, même si votre enfant fait un choix, il se peut que ce choix ne soit pas si facile que ça et même si c’est le sien.
La terminal se passe mieux grâce à Victor et Manon qui me ressemblent davantage, même si j’ai dû mal à me livrer, j’ai peur qu’on me trouve ennuyante. Je me trouve banal et toutes les choses que je veux me dire me semblent insignifiantes. Enfin grâce à eux j’ai passé une bien meilleure année (même si j’avais fini par m’habituer à ma solitude).
Si c’était à refaire, je parlerais de ma tristesse à mes parents ou ma sœur, parce que ce n’est pas normal de ne pas manger un vrai repas le midi parce que vous avez peur d’aller à la cantine toute seule, de se faire juger ou moquer, de pleurer dans les couloirs, seule, et de barrer chaque jour en se disant que c’est un jour de moins à pâtir. Si vous aussi vous barrez chaque jour et vous espérez qu’une chose : que cette journée se termine, alors parlez en à quelqu’un de confiance et de bienveillant ou à un professionnel.
